fécondité
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La France est un des pays les plus forts au monde en matière de fécondité puisque, en moyenne, chaque femme accouche d’au moins deux enfants. En outre, on enregistre depuis quelques années une augmentation d’environ 70 % des grossesses gémellaires (comprenant des jumeaux), avec un ratio actuel de 1,75 % des naissances.
Une des raisons principales de ce phénomène est l’âge moyen de la primipare (femme ayant son 1er enfant). Par ailleurs, parmi l’ensemble des femmes enceintes, près de 20 % d’entre elles ont plus de 35 ans. Surtout, 80 % d’entre elles ont plus de 25 ans alors que c’est précisément l’âge considéré comme étant la frontière de la primipare âgée*.
Il y a d’ailleurs un lien très fort entre l’augmentation de l’âge moyen des femmes enceintes (primipares ou multipares) et l’augmentation du nombre de grossesses gémellaires, ne serait-ce qu’à travers la PMA (procréation médicalement assistée).
Parmi les risques bénins, on retrouve de nombreux troubles fonctionnels qui peuvent être particulièrement dérangeants pour la future maman. Au niveau articulaire, on recense principalement des lombalgies, des sciatiques et des céphalées cervicogènes ; des douleurs dorsales peuvent également survenir. Au rayon des troubles viscéraux et neuro-végétatifs, on retrouve le plus souvent des symptômes classiques de constipation, de reflux gastro-oesophagiens et de jambes lourdes. La majorité de ces douleurs et gênes est tout simplement due à des modifications posturales et positionnelles.
La posture de la colonne vertébrale change, du fait :
– de l’augmentation significative de la courbure lombaire, entraînant une modification de la courbure dorsale.
– de l’augmentation du temps passé en position statique assise et allongée.
– de la bascule du bassin vers l’avant, ce qui, associée à l’argument précédent, modifie la position relative des grands volumes pelvien (bassin), thoracique et céphalique.
Parallèlement, la position des organes du bassin et des viscères est évidemment modifiée, ainsi que leur mobilité, l’augmentation énorme du volume utérin provoquant une bascule de la vessie et une remontée du tractus gastro-intestinal.
Comment votre ostéopathe peut vous accompagner
De plus en plus de femmes enceintes se plaignent de ces troubles fonctionnels qui, en tant que tels, font partie intégrante du champ d’action de l’ostéopathe. Pour autant, celui-ci ne pourra changer ni votre posture, ni les modifications positionnelles de vos organes. En revanche, il peut travailler sur l’entretien ou la récupération d’une mobilité physiologique (soit des vertèbres, soit des viscères). Ainsi l’accompagnement ostéopathique des femmes enceintes est de plus en plus demandé, y compris par le corps médical : les médecins généralistes, gynécologues, obstétriciens et sages-femmes sont de plus en plus nombreux à conseiller ce type de prise en charge pendant et après la grossesse.
L’ostéopathe, après un interrogatoire et un examen circonstanciés, sera à même de recourir à des manipulations, mobilisations et manœuvres adaptées à votre état : on ne traite pas de la même manière une femme qui se trouve dans son 1er trimestre de grossesse ou dans son 3ème trimestre. Il pourra aussi vous « remettre d’aplomb » après l’accouchement. En effet, les blocages du bassin et de la colonne dorso-lombaire sont fréquents après un accouchement. Mais l’idéal, si vous pouvez attendre, est de consulter votre ostéopathe après la rééducation post-partum. À ce sujet, si la rééducation périnéale est souvent prescrite, ne négligez pas la rééducation abdominale, notamment en cas de grossesse gémellaire : la sangle abdominale, particulièrement distendue, nécessite dans la plupart des cas un travail de tonification, d’autant que la posture debout est rarement prise en compte par le personnel médical. Une fois que tous ces éléments de nature musculaire auront été corrigés, l’ostéopathe pourra s’occuper efficacement de la partie articulaire et viscérale.
Recommandations et mises en garde importantes
✚ Prévenez systématiquement votre ostéopathe en cas de retard de règles.
✚ Un traitement ostéopathique (surtout les manœuvres viscérales), durant le 1er mois et le 8ème mois de grossesse, ne doit être envisagé qu’en cas d’urgence (lumbago, sciatique, fortes migraines), car il ne s’agit pas de prendre un risque de fausse couche ou de contractions prématurées (même si la littérature n’est pas probante à ce sujet) ; en revanche, aucun risque à partir de la 38ème semaine si votre grossesse se passe bien car l’enfant est prêt à sortir.
✚ Si vos précédentes grossesses ont connu des complications, évitez le traitement ostéopathique à moins, encore une fois, d’une urgence.
✚ Idem si vous souffrez d’hypertension (la fameuse pré-éclampsie), si vous avez des antécédents familiaux de risques cardio-vasculaires, ou si votre col est trop ouvert.
✚ Enfin, évitez de répéter les séances, même si elles se passent bien.
Autre mise en garde : les manœuvres internes (intravaginales et intrarectales) sont interdites aux ostéopathes depuis 2007. De même, les manœuvres de « version » destinées à repositionner le fœtus sont des actes obstétricaux, réservés aux médecins spécialistes et aux sages-femmes. Votre ostéopathe n’est donc pas habilité à les pratiquer, pas même en externe.
Enfin, il ne faut jamais oublier que, si l’ostéopathie peut répondre à certains troubles fonctionnels évoqués plus haut, il ne s’agit en aucun cas d’une thérapie destinée à améliorer les conditions du déroulement de la grossesse et de l’accouchement. Une récente étude australienne a d’ailleurs démontré que l’ostéopathie n’avait aucun effet sur les résultats obstétricaux des parturientes